Monica, la belle oubliée (1966-1975) une automobile française de luxe promise à la gloire, tombée dans l’oubli. Le dernier haut de gamme français , qui hélas a été enterrée trop vite. La dernière marque française de luxe qui aurait pu reprendre le flambeau après la disparition de Facel Véga en 1964…
Monica a été rêvée et développée par Jean Tastevin. Cet industriel et PDG d’une société spécialisée dans la fabrication et la location de matériel ferroviaire, ainsi que de wagons-citernes, est un ancien ingénieur diplômé de l’École centrale de Paris. Il roulait en Jaguar, mais il avait envie d’une voiture de luxe Made in France, qui’ n’existait pas.
Passionné d’automobile, il décide de créer une luxueuse voiture sportive, et de la nommer du nom de son épouse MONICA. Dessinée par Tony Rascanu, styliste Roumain, qui ne verra jamais la Monica rouler, ce denier est décédé avant les premières séances d’essais. La fabrication, du concept a débuté en 1967.
Après la conception de sa maquette, due au talent de l’ancien coureur automobile Chris Lawrence, la belle Monica, a été fabriquée à seulement 20 exemplaires. Une voiture de luxe sportive qui avait 40 ans d’avance. Entièrement climatisée, un 0 à 100 en 27“5, une prouesse à cette époque, pour une voiture quatre portes.
Le premier prototype coupé sport de luxe avec 4 places, et son allure Panhard, essieu arrière articulé, carrosserie entièrement en aluminium, sort en 1968 des ateliers des ateliers Williams et Pritchard. Ne convenant pas à Jean Tastevin, il s’entoure d’un nouveau designer Tony Rascanu, de ce fait, le 2ème prototype a commencé en Italie à Turin, chez le carrossier VIGNALE. Mais le carrossier décède en 1969, et la suite a été confiée à une firme anglaise « Airflow Streamlines ».
Le prototype Monica est équipé d’un V8 Anglais de 3,5 litres pour une puissance de 240 Ch à 6000 tours/minute, moteur qui était prévu pour la F1. Malheureusement peu fiable, Jean Tastevin décide de faire appel à Chrysler, la firme lui fournit un V8 de 5,6 L, pour 285 chevaux. Version revue par Racer Brown, préparateur américain, qui porte le régime maxi à plus de 5.400 trs/min contre 4.000 trs chez Chrysler, lui donnant une pêche à l’européenne.
Ainsi équipée, la Monica 560 revendique une vitesse de pointe de 240 km/h, un 0 à 100 Km/h en 27.5 secondes, ce qui n’est pas mal pour une automobile pesant plus de 1.8 tonne. La voiture grand luxe est enfin prête pour le Salon de l’auto en 1973. Inspirée des voitures de sport de l’époque, Jaguar, Maserati, Aston Martin, la Monica avait elle, l’avantage d’avoir un coffre pouvant accepter 6 à 8 valises ainsi que 4 vraies places.
Mais survient le choc pétrolier, le prix du baril d’essence est augmenté de 70%, de ce fait, en France le prix du litre d’essence est multiplié par 5. Il est du coup instauré des limitations de vitesse pour consommer moins d’essence, alors que la Monica est prévue pour 18 L aux 100 et vendue au prix d’une Rolls-Royce 164.000 francs. Ce contexte, limita la distribution de la luxueuse voiture, qui n’eut pas le temps de se faire connaitre, sauf, depuis quelques temps dans le cercle des collectionneurs et surtout aux USA.
Reste une belle automobile française qui avait tout pour réussir sur le marché, mais immanquablement, elle était trop en avance avec son esprit coupé 4 portes, 4 places, faisant pourtant aujourd’hui le bonheur des constructeurs d’automobiles de luxe.
En 1973, Monica 560 est un coupé 4 places, proposant un équipement de luxe impressionnant avec le souci du détail :
Un essieu De Dion, la carrosserie est en acier sur le dernier prototype, car avec l’alu il y avait seulement 30 kg de différence en poids, ainsi le rapport gain/coût entre l’aluminium et l’acier était trop important, le châssis tubulaire est fait de tubes carrés, crée par D. Lawrence, elle repose sur une suspension à l’avant à double triangulation superposée, 4 disques de freins, dont 2 ventilés, système de fermeture et d’ouverture des portes entièrement électrique, climatisation avec possibilité d’un réglage séparé pour l’arrière, jantes alu, 4 vitres électriques, l’air conditionné, auto radio stéréo lecteur/enregistreur à 8 pistes, set de bagages fait par un sellier renommé.
l’habitacle est fait avec le plus beau des cuirs « Connoly (utilisés par Rolls Royce) », avec un tableau de bord en véritables boiserie en orme et en cuir, les sièges sont en cuir, le volant est en bois verni réalisé par Moto-Lita, une moquette en pure laine vierge Shetland, des compteurs Jaeger.
Elle devait être disponible en 5 coloris : Bleu Azur, Bleu Atlantique, Pourpre Amarante, Beige Sable, Brun Châtaigne et Beige Sable avec 3 couleurs de cuir pour l’habitacle, mais il était aussi prévu, que la Monica soit personnalisable à la demande du client.
En 1974, alors que tout est prêt, pour démarrer la fabrication, cabine de peinture, chaîne de montage, Jean Tastevin préfère limiter les frais : la production de sa voiture est arrêtée après la fabrication de vingt exemplaires uniquement. L’activité sera cédée au pilote Guy Ligier en 1974.
L’intégralité des ateliers de l’automobile Monica ont été arrêté, une cinquantaine de voitures sont parties à la casse, les ouvriers se sont retrouvés au chômage.
Cet article sur Monica la belle voiture de luxe français oubliée, a été rédigé par Daniela DAUDE artiste sur l’univers de l’automobile, mes œuvres sont visibles dans la galerie decoration garage
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